Fléau de l'arnaque de type « grands-parents »! (Partie 2)
Dec 19, 2024
Comme promis la semaine dernière, je vous propose aujourd’hui d’explorer les caractéristiques des fraudeurs et les raisons pour lesquelles ces tactiques prospèrent. La société célèbre « l’émancipation sociale » et l’accroissement des libertés individuelles, mais à quel prix? Lorsque ces libertés ne s’accompagnent pas d’une solide éducation morale, d’un sens de responsabilité collective et d’un souci de l’autre, elles peuvent dériver vers une dégradation des valeurs éthiques de toute société fonctionnelle. Également, quels sont les effets de l’éclatement de la structure familiale, l’absence de code moral ou de modèles d’intégrité ? Voyons les effets de ces facteurs et réfléchissons-y. Voici quelques points pour nourrir votre réflexion :
- Carences familiales et manque de modèles positifs
Une des principales causes pouvant engendrer une génération d'arnaqueurs sans scrupules est le manque de modèles familiaux solides et cohérents. Les individus qui grandissent dans des familles où les parents ou la figure d'autorité manquent eux-mêmes de solides valeurs morales peuvent éprouver des difficultés à développer un sens éthique. Si les parents sont eux-mêmes impliqués dans l’immoralité, la duperie en tirant avantage des autres, les enfants risquent de ne pas apprendre l’importance du respect, de l’honnêteté et de la considération des autres. Des objectifs comme acquérir de l’argent rapidement risquent de devenir la norme. - Normalisation de la fraude et de la manipulation dans certaines communautés
Dans certains milieux, la fraude peut être perçue comme un moyen légitime d’atteindre ses objectifs. Les enfants qui grandissent dans un environnement où l’arnaque et la manipulation sont banalisées ont plus de difficulté à considérer ces comportements comme immoraux ou illégaux. Au contraire, ils peuvent les considérer comme des stratégies « nécessaires » pour survivre ou réussir, surtout dans des contextes de précarité. Mais attention aux stéréotypes! Car, une multitude de personnes vivent dans la précarité financière gagnent honorablement leur vie et préservent leur intégrité morale. Que d’utiliser la pauvreté comme excuse pour un comportement malhonnête n’est pas l’apanage des nécessiteux. À l’inverse, certaines personnes aisées, poussées par l’appât du gain facile s’autorisent des stratégies malhonnêtes sous prétexte que « la fin justifie les moyens ». - Manque d'éducation morale et de valeurs éthiques
Un autre facteur clé est le déficit d’éducation morale et éthique, autant dans la sphère familiale que sociétale. C’est une erreur monumentale de se préoccuper d’acquérir uniquement des compétences techniques ou académiques et de négliger le développement du caractère, l’enseignement de valeurs telles que l’empathie, la solidarité et le sens des responsabilités. Dans une culture qui valorise l’individualisme, la réussite personnelle et l’acquisition de biens et le plaisir avant tout sans prôner le respect et la dignité, c’est facile de dériver vers le cynisme social. La fraude et la tromperie peuvent alors être perçues comme des moyens légitimes d’atteindre ses objectifs financiers. - Influences économiques et pression sociale
Comme mentionné au point 2, la pauvreté et les inégalités sociales peuvent devenir des « excuses » pour un comportement frauduleux. Bien sûr, cette position est discutable, car la majorité des personnes en situation précaire n’optent pas pour la criminalité. Néanmoins, pour des gens sans scrupules, la pression socio-économique peut devenir un terrain propice à la normalisation de comportements déviants voire inacceptables chez certains. J’en profite pour honorer ceux et celles qui trouvent des moyens honnêtes pour gagner leur vie et ainsi, être des modèles pour leur entourage. - Impact des réseaux sociaux et de la technologie
Avec l’essor du numérique et des réseaux sociaux, l’arnaque est devenue facilement accessible, à mettre en place et à dissimuler. Les jeunes générations, habituées à la rapidité et à l’immédiateté du monde en ligne, peuvent voir, dans la fraude, un moyen rapide de gagner de l’argent et en popularité. Le sentiment d’impunité, renforcé par la possibilité de dissimuler son identité en ligne, en encourage plusieurs à s’engager sur cette voie. Les médias sociaux valorisent à outrance la réussite matérielle, le luxe et le paraître; ils alimentant l’attrait pour des solutions immédiates, faciles et même malhonnêtes. - Défaillance du système juridique
Vu la faiblesse ou l’absence de sanctions sévères contre ces crimes financiers et le peu de moyens en place pour lutter contre ce fléau, un sentiment d’impunité est nourri. Parce que ces fraudeurs ne subissant pas de graves conséquences ou de peines sévères dissuasives, ils poursuivent leurs activités en toute liberté. Ils perpétuent ainsi le cycle de la malhonnêteté et du profit illicite.
Conclusion
Dans une société où la croyance religieuse est en déclin et où les références à la foi se dissipent, de nombreux individus peuvent ressentir une perte de repères. Lorsqu'il n'y a plus de base morale claire issue d'une foi partagée, certains peuvent se retrouver dans une forme d'individualisme accru, où chacun établit ses propres règles sans se soucier des valeurs communes et de l'intérêt général. Ce phénomène peut mener à une société fragmentée, où le respect des autres et des biens d’autrui devient plus difficile à maintenir. Personnellement, ma foi et mes croyances religieuses restent pour moi la fondation indispensable de la moralité et de la justice.
Le fait de vivre dans une société qui se dit « laïque » n’exclut pas le besoin de principes de respect mutuel, de justice sociale et de bien-être collectif. Il est temps d’entamer des discussions de fond sur ces enjeux. Comment renforcer nos valeurs communes, améliorer l’éducation morale et éthique, et œuvrer à une meilleure justice sociale et économique ? Chacun d’entre nous a une part de responsabilité dans la construction d’une société bienveillante.
Que pouvons-nous faire, individuellement et collectivement, pour redonner place à l’intégrité, au respect, à l’empathie et à la solidarité ? Voilà une réflexion importante, voire nécessaire.
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